L’Ile de la Réunion se situe dans l’archipel des Mascareignes dans l’Océan Indien, à 800 km à l’est de Madagascar. Son climat est de type tropical tempéré. Elle est formée par un grand massif volcanique (culminant à 3 069 m au piton des Neiges), au pied duquel s’étendent les cultures : vanilliers,
Isolée au cœur de l’île, le site des forêts de Bélouve et de Bébour, juxtaposées, est très bien conservé et offre une grande richesse florale.
C’est la forêt tropicale primaire, avec une flore qui s’apparente à celle de Madagascar, d’Afrique de l’Est et également un peu à celle d’Asie et d’Océanie. Entretenue par l’O.N.F. c’est une forêt typique constituée de plusieurs espèces dont aucune ne prédomine vraiment.
plantes à parfum et surtout canne à sucre, qui fournit les deux grands produits d’exportation, le sucre (principalement) et le rhum.
On y trouve les Fanjans, fougères arborescentes (dont la forme rappelle un arbre) qui peuvent atteindre près de 10 mètres de haut à l’âge de 100 ans. Leur taille est très impressionnante ; les troncs des fougères arborescentes sont souvent utilisés comme pots qui sont idéaux pour la culture des fleurs en général, des épiphytes en particulier et plus spécialement des orchidées. Ils sont en effet creux, les racines évoluant à l’intérieur du tronc. Ils n’emprisonnent pas l’eau tout en conservant suffisamment d’humidité, et ils autorisent la pénétration des racines des épiphytes.
Mais les grands individus sont de plus en plus rares suite au braconnage de la flore qui sévit en ces lieux, obligeant les autorités à surveiller les allées et venues des touristes et à vérifier qu’ils n’emportent pas quelques spécimens avec eux en souvenir…
Bélouve est également réputée pour sa forêt de tamarins des hauts. C’est une espèce d’acacias endémiques (c’est à dire que leur répartition géographique est très localisée) mesurant entre 7 et 12 mètres de haut et dont les troncs sont tordus et couchés. Les tamarins ont besoin de lumière pour se développer. Lorsque le sol s’appauvrit, la hauteur des arbres diminue et les troncs deviennent plus tortueux. Par contre, après un incendie, les tamarins se régénèrent très vite sur les sols mis alors en lumière.
Sur les troncs des tamarins vivent de nombreuses plantes épiphytes (végétaux poussant sur d’autres végétaux sans en être des parasites), dont une grande quantité d’orchidées.
Elles s’agrippent aux troncs ou aux mousses avec leurs racines et tentent par tous les moyens d’échapper à la sécheresse. Certaines espèces ont misé sur des feuilles et des tiges très épaisses qui réduisent les pertes d’eau. D’autres ont des racines aériennes épaisses couvertes de cellules capables de se gorger d’eau qu’elles retiennent ensuite.
PParmi ces pestes végétales, on trouve le goyavier, les fuchsias, le bringélier et la vigne maronne. Leur particularité est de se développer de manière continue et sans aucune limite ni contrôle. Le climat de La Réunion leur est très favorable en l’absence de saison réellement froide pour limiter leur expansion, et elles ne souffrent ni de parasites, ni de maladies. Elles ont souvent été introduites de manière anodine : un colon rapportant un souvenir du « pays », un germe collé sous les chaussures d’un randonneur, … et la nature a fait le reste. En l’espace de trois siècles, les colons ont importé plus de 1000 espèces tropicales ou tempérées dont près de 400 se sont naturalisées.
On croise très souvent le fuchsia qui semble bien décorer la végétation… Mais la plante la plus prolifique est la vigne maronne. Elle a pris des proportions incroyables et s’approprie le territoire à grande vitesse.
La vigne maronne est une liane épineuse ressemblant à nos bonnes vieilles ronces et donnant des fruits comparables à la framboise. Elle forme des fourrés constitués de sarments pouvant atteindre 10 mètres de long. Pratiquement partout on remarque sa teinte vert clair qui remplace peu à peu le vert foncé des forêts.
Il n’est pas question pour le moment d’arriver à l’éradiquer. Tout au plus, les autorités tentent de contrôler son expansion en mettant en place un plan de lutte en 4 ans. Mais toutes les régions ne sont pas contrôlées …
Le Trou de Fer vu du belvédère – 9901-210-2.jpg (35518 octets) Sinon, vous pourrez vous payer une descente en hélicoptère comme dans Jurassik Park ! Pas donné mais certainement inoubliable !
C’est en empruntant les sentiers de la forêt de Bélouve que vous parviendrez jusqu’au belvédère du Trou de Fer. Là, sous vos yeux ébahis (si si !) vous découvrirez un site extraordinaire : une chute d’eau de 300 mètres de haut plongeant dans les gorges du bras de Caverne.
Si vous êtes adeptes du canyoning (et un peu casse-cou …), vous pourrez essayer de descendre dans cette chute grâce aux nombreux organismes proposant cette activité dans l’île.
Le Trou de Fer – 9901-229.jpg (18922 octets)
Si vous arrivez sur le site et qu’un nuage vous bouche l’horizon, patientez quelques minutes. Les nuages bougent vite et votre attente sera récompensée.
Prévoyez de bonnes chaussures de randonnée et n’ayez pas peur de vous mettre de la boue jusqu’aux genoux.
Pour en savoir plus :
Le Courrier de l’Environnement de l’INRA n°34, juillet 1998 : « Le problème des espèces exotiques envahissantes en milieu insulaire fragile« . Un très bon document quand le lien veut bien fonctionner …
Forêt de Bébour – Guide Nature & Flore des arbres et arbustes. Edité par l’Office National des Forêts et la Région Réunion. Disponible dans les Offices de Tourisme de la Réunion.